“Abdelkébir Khatibi : Quels héritages ?” est l’intitulé du colloque international qui a réuni des chercheurs de diverses nationalités autour de l’oeuvre plurielle du sociologue, poète, écrivain mais en définitive « penseur » même quand il se livre à l’écriture poétique comme peut en témoigner « le lutteur de classe à la manière taoïste » dans lequel il écrit :
« l’histoire est un mot
l’idéologie un mot
l’inconscient un mot »
Abdelkébir Khatibi a beau se plier à l’exigence des genres, il reste cet intellectuel « intraitable » (le qualificatif est de son cru !) que l’on ne peut compromettre par un quelconque alliage afin de mieux l’enfermer dans une école quelconque. Sa pensée s’irrigue des possibles qui la rendent inaliénable et fertile. Fermée sur elle-même, car considérée à tort, comme impénétrable par une bonne partie de ses lecteurs, sauf pour les initiés, elle reste ouverte sur le monde que Abdelkébir Khatibi a voulu parcourir en « étranger professionnel ». Le monde est à entendre au sens de « culture » : occident, orient, ne sont pas à entendre comme des entités géographiques, mais comme des cultures. Sa pensée plurielle que porte son oeuvre n’est pas transmissible au singulier mais dans sa pluralité. Et bien entendu, le poète, le romancier, le sociologue, bref le penseur global que fut Abdelkébir Khatibi n’a pas désigné de légataire de son vivant…
Pour approcher et circonscrire le propos sur l’oeuvre de Abdelkébir Khatibi, quatre axes “Langue, fiction et critique littéraire”, “Peinture, image, trace et inscription”, “éthique du partage” et “Histoire et modernité” durant le colloque qui lui a été consacré par l’Académie du Royaume du Maroc. Ce découpage qui a orienté les interventions des conférenciers n’apparaît pas dans la publication des actes du colloque mais en irrigue les interventions reprises en volume (en arabe et en français, dans la langue où elles ont été prononcées par les conférenciers) où se côtoient plusieurs signatures. Dans le « Portrait de l’artiste en doctorant », Francis Claudon reprend la lettre intégrale d’Etiemble, au doyen. Cette thèse dirigée par Jacques Berque avait pour autre éminent membre du jury, Roland Barthes lui-même.
“Abdelkébir Khatibi : Quels héritages ?” comprend plusieurs signatures, notamment le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, Ahmed Boukous, sociolinguiste et recteur de l’Institut Royal de la Culture Amazighe, le poète Adonis, Mustapha Bencheikh, professeur universitaire et membre du comité d’organisation du colloque. Dans la liste des intervenants, pas moins de 3 psychanalystes – Jalil Bennani, Rita El Khayat, avec qui il avait signé un livre de correspondances, et Fethi Benslama- ont abordé l’oeuvre (ou la figure ?) de Abdelkébir Khatibi.
Simple hasard ou présence justifiée par l’oeuvre de Abdelkébir Khatibi car le parcours de celui-ci ne relève pas de la psychanalyse - sinon pas plus que n’importe quel individu ! C’est encore une facette de la pensée de Abdelkébir Khatibi à explorer pour qui l’inconscient, comme l’histoire et l’idéologie, sont de vastes territoires qu’il n’a eu de cesse d’arpenter… par la pensée.
« l’histoire est un mot
l’idéologie un mot
l’inconscient un mot »
Abdelkébir Khatibi a beau se plier à l’exigence des genres, il reste cet intellectuel « intraitable » (le qualificatif est de son cru !) que l’on ne peut compromettre par un quelconque alliage afin de mieux l’enfermer dans une école quelconque. Sa pensée s’irrigue des possibles qui la rendent inaliénable et fertile. Fermée sur elle-même, car considérée à tort, comme impénétrable par une bonne partie de ses lecteurs, sauf pour les initiés, elle reste ouverte sur le monde que Abdelkébir Khatibi a voulu parcourir en « étranger professionnel ». Le monde est à entendre au sens de « culture » : occident, orient, ne sont pas à entendre comme des entités géographiques, mais comme des cultures. Sa pensée plurielle que porte son oeuvre n’est pas transmissible au singulier mais dans sa pluralité. Et bien entendu, le poète, le romancier, le sociologue, bref le penseur global que fut Abdelkébir Khatibi n’a pas désigné de légataire de son vivant…
Pour approcher et circonscrire le propos sur l’oeuvre de Abdelkébir Khatibi, quatre axes “Langue, fiction et critique littéraire”, “Peinture, image, trace et inscription”, “éthique du partage” et “Histoire et modernité” durant le colloque qui lui a été consacré par l’Académie du Royaume du Maroc. Ce découpage qui a orienté les interventions des conférenciers n’apparaît pas dans la publication des actes du colloque mais en irrigue les interventions reprises en volume (en arabe et en français, dans la langue où elles ont été prononcées par les conférenciers) où se côtoient plusieurs signatures. Dans le « Portrait de l’artiste en doctorant », Francis Claudon reprend la lettre intégrale d’Etiemble, au doyen. Cette thèse dirigée par Jacques Berque avait pour autre éminent membre du jury, Roland Barthes lui-même.
“Abdelkébir Khatibi : Quels héritages ?” comprend plusieurs signatures, notamment le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, Ahmed Boukous, sociolinguiste et recteur de l’Institut Royal de la Culture Amazighe, le poète Adonis, Mustapha Bencheikh, professeur universitaire et membre du comité d’organisation du colloque. Dans la liste des intervenants, pas moins de 3 psychanalystes – Jalil Bennani, Rita El Khayat, avec qui il avait signé un livre de correspondances, et Fethi Benslama- ont abordé l’oeuvre (ou la figure ?) de Abdelkébir Khatibi.
Simple hasard ou présence justifiée par l’oeuvre de Abdelkébir Khatibi car le parcours de celui-ci ne relève pas de la psychanalyse - sinon pas plus que n’importe quel individu ! C’est encore une facette de la pensée de Abdelkébir Khatibi à explorer pour qui l’inconscient, comme l’histoire et l’idéologie, sont de vastes territoires qu’il n’a eu de cesse d’arpenter… par la pensée.
A. BENSMAÏN